L’Ukraine et la Russie

En 2014, la Russie a envahi l'Ukraine orientale et a annexé la Crimée.  Pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies a saisi par la force et a cherché unilatéralement à revendiquer la souveraineté sur le territoire d'un État voisin.

Ce comportement imprudent représente une menace importante pour la paix de l'après-guerre. Vladimir Poutine a entrepris cette agression parce qu'il n’est pas parvenu à prévoir une révolte populaire contre l'ancien président ukrainien Ianoukovitch et a détecté un manque de volonté politique pour s'opposer à ses actions militaires de la part des États-Unis et les alliés de l'OTAN. Malheureusement, cette belligérance russe n'est pas un incident isolé.  Elle représente une grave escalade des efforts de Moscou depuis 1991 pour soutenir et renforcer les enclaves séparatistes de la Transnistrie (Moldavie), de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud (Géorgie), ainsi que l'invasion de la Géorgie en 2005.

L'Ukraine est un État indépendant avec une pleine souveraineté sur tout son territoire, des frontières internationalement reconnues, et une histoire fière.  L'avenir de l'Ukraine sera essentiel à la paix et à la sécurité internationale, y compris le succès futur de l'OTAN et de l'Union européenne.  De concert avec les alliés, le Canada a joué un rôle de crédibilité sur les questions de sécurité européenne en partie sur la reconnaissance opportune et sans ambiguïté de l'indépendance ukrainienne en décembre 1991 - il y a un peu plus d'un quart de siècle.  Il est vital que le Canada et tous ses associés restent fermement engagés pour que l'Ukraine puisse reprendre l'exercice de la pleine souveraineté sur tout son territoire; s'intègre davantage dans les institutions européennes et euro-atlantiques; réforme avec succès l'économie nationale, le secteur public et les institutions judiciaires; et offre la prospérité et une vie meilleure pour son peuple.

En tant que Leader du Parti conservateur du Canada et Premier Ministre du Canada, je voudrais:

(i) renforcer le régime des sanctions contre tous les titulaires de charge russes, les officiers militaires et de renseignement, les hommes d'affaires, les entreprises, les organismes publics, les médias, les organisations de la société civile et les autres personnes (Igor Sechine et Vladimir Iakovlev y compris) impliquées dans l'invasion illégale et l’occupation de l'Ukraine (incluant les assassinats, les enlèvements et la torture) afin de s'assurer que les membres de leur famille et eux-mêmes soient soumis à d'importantes interdictions en ce qui concerne les voyages, lestransactions financières et les opération sur actifs ;

 

(ii) travailler afin de suspendre l’accès des entités sanctionnées au réseau SWIFT ;

(iii) mettre en place les sanctions de type Magnitsky contre les responsables des meurtres extrajudiciaires de Sergeï Magnitsky, d'Aleksandr Litvinenko, d'Anna Politkovskaïa, de Boris Nemtsov et de d’autres opposants politiques du régime de Poutine, ainsi que pour l’abattage du vol MH17 de la Malaysian Airlines par le personnel militaire russe;



(iv) élargir l’échelle du partenariat de défense du Canada avec l'Ukraine en augmentant l’étendue et la grandeur de la formation des forces de combat ukraïniennes sous l’égide de l’Opération UNIFIER, en fournissant des systèmes d’armes létales afin de défendre le territoire et la souveraineté de l’Ukraïne, en concluant l’accord Canada-Ukraïne de coopération en matière de défense, ainsi qu’en élaborant de nouvelles capacités ensemble;

 

(v) s'associer à l'Ukraine dans un partenariat pour prévenir et traiter les blessés de combat, ainsi que pour prévenir, diagnostiquer et traiter le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) et d'autres traumatismes liés au stress opérationnel au sein des forces armées ukrainiennes;

 

(vi) déployer les bons offices du Canada à l’appui des efforts du gouvernement ukrainien afin de créer une plate-forme internationale pour mettre terme à l’occupation de la Crimée par l'Etat russe, faciliter la pleine reprise du contrôle ukrainien, et arrêter les violations systématiques des droits de l'homme en Crimée par la Russie, en particulier contre les membres des minorités ukrainiennes et des tatares de Crimée;

(vii) lancer un partenariat stratégique de grande envergure avec l'Ukraine pour soutenir les réformes basées sur le marché, la transformation du secteur public, des institutions de justice efficaces, et une intégration plus poussée dans les institutions européennes euro-atlantiques et l’économie mondiale plus large;

 

(viii) maintenir l'Ukraine comme un pays privilégié pour l'assistance internationale du Canada, tout en mettant pleinement en œuvre l'Accord de libre-échange Canada-Ukraine;

(ix) mettre en place une capacité numérique en ukrainien et en russe pour diffuser, afficher et streamer des rapports de qualité sur le conflit et sur les affaires ukrainiennes et régionales à tous les publics concernés;

(x) jouer un rôle de leadership en faisant la promotion active de l'adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie à l'OTAN et aux institutions européennes et euro-atlantiques;

(xi) approfondir le partenariat stratégique du Canada avec l’Europe sur les solutions alternatives à long terme pour réduire la dépendance du pétrole et du gaz russe;

(xii) défendre et participer à la consolidation de la position de dissuasion de l'OTAN, y compris dans le domaine cybernétique, afin de prévenir toute agression de la part de la Russie en Ukraine, dans les pays baltes ou ailleurs;

 

(xiii) poursuivre toutes les voies actuellement disponibles en droit international, y compris l'affaire pendante devant la Cour internationale de Justice, pour pénaliser la Russie pour son agression illégale, son invasion et l'occupation illégale de certaines parties de l'Ukraine.

(xiv) soutenir activement les médias russes libres, la société civile, les défenseurs des droits de l'homme et l'opposition politique organisée contre le régime autoritaire russe; et

(xv) défendre activement l'intégrité territoriale de la Moldavie et de la Géorgie, la fin à l’interférence de la Russie dans ces pays et à tout autre pays visé par le Kremlin de Poutine par la voie de la déstabilisation, l’infiltration ou la subversion.

 

Émise le 12 janvier 2017

Mise à jour le 10 mars 2017

 

Alexandra Day