La Lutte contre le terrorisme et ses sponsors
Le terrorisme – le ciblage violent des civils pour atteindre des objectifs politiques extrêmes – a une longue histoire sur tous les continents. Au XXe siècle, c'était une tactique utilisée par les groupes séparatistes violents dans de nombreux conflits coloniaux et post-coloniaux, souvent avec le soutien communiste soviétique ou chinois. Après la Seconde Guerre mondiale, le terrorisme s'est particulièrement répandu dans la guerre irrégulière menée par des groupes parrainés par les arabes et les iraniens contre Israël, ainsi que par les insurrections pakistanaises au Cachemire et en Afghanistan. Avec la formation d'Al Qaida en 1988, le Taliban en 1993, Al Qaida dans la Péninsule arabique en 2009 et l'Etat islamique au Levant (Daech) en 2013, la portée et l'intensité des menaces terroristes ont augmenté. Le terrorisme menace maintenant la stabilité de dizaines de pays en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie du Sud et au-delà, ainsi que la politique des États-Unis, de l'Europe, de la Russie, de la Chine et d'autres états.
Notre stratégie de lutte contre le terrorisme djihadiste à ce jour a échoué. Les victimes civiles et les exécutions extrajudiciaires ont généré des communautés de sympathie et de nouvelles recrues pour les groupes terroristes. Les campagnes de contre-insurrection de l'air et de la terre contre les formations terroristes en Syrie, en Irak et en Afghanistan ont réduit leur force sur les champs de bataille, mais pas les sources de leur soutien.
La plus grande menace pour la paix et la sécurité internationales dans le monde d'aujourd'hui est le soutien d'état aux groupes terroristes séparatistes, extrémistes et djihadistes violents. Du Donbass en Ukraine et l'Est du Congo jusqu’à Mosul (Irak) et Raqqa (Syrie), aucun de ces groupes ne serait une force de combat efficace sans financement, formation, équipement, munitions, renseignements et d’autres capacités facilitatrices, souvent transmis par voie de méthodes clandestines, leur permettant de poursuivre des guerres irrégulières, souvent avec un succès considérable.
Alors que la communauté internationale a réussi à sanctionner la Russie pour son occupation illégale de la Crimée et de plusieurs oblasts orientaux de l'Ukraine, les principaux commanditaires du terrorisme et d'autres guerres illégales par procuration dans les pays voisins n'ont pas payé de prix politique ou économique significatif.
À titre de Leader de l'Opposition et de Premier Ministre du Canada, je voudrais:
(i) renforcer la législation canadienne en vue de prévoir des sanctions politiques et économiques exhaustives à l'encontre de tous les organismes d'État, les sociétés d'État, les fonctionnaires et leurs familles impliqués dans des formes concrètes de soutien aux groupes terroristes reconnus et ceux qui soutiennent d'autres extrémistes violents;
(ii) appliquer immédiatement ces sanctions contre les entités étatiques concernées en Iran, au Pakistan, en Russie et dans d'autres États qui soutiennent le terrorisme et l'extrémisme violent;
(iii) créer un centre d'excellence au Canada pour évaluer et identifier toutes les entités et États impliqués dans le parrainage du terrorisme et de l'extrémisme violent; et
(iv) promouvoir un régime de sanctions internationales efficace, y compris parmi les alliés de l'OTAN, et préconiser des réformes profondes de la Liste des sanctions des Nations unies actuellement inefficace.