Immigration pour la croissance

Le Canada a le meilleur système d'immigration au monde pour trois raisons simples.  Tout d'abord, nous sélectionnons des personnes au mérite.  Deuxièmement, grâce à une réforme intensive, nous avons rendu nos programmes moins vulnérables aux fraudes, aux abus et aux migrations irrégulières.  Troisièmement, une économie canadienne forte et croissante a assuré aux nouveaux arrivants de trouver des emplois relativement rapidement – un facteur clé de l'intégration réussie.

 

Le pourcentage actuel de la population canadienne qui n'est pas né dans ce pays est un peu plus de 20% -- moins que dans d’autres pays avancés comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande, Israël ou la Suisse, mais plus élevé qu'aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France et dans la plupart des États membres de l'Union européenne.  Cela dit, il y a plus de quarante ans que le Canada a accepté l'immigration équivalant à un pour cent de sa population, ce qui représente aujourd'hui 360 000 nouveaux immigrants.

 

Depuis le début des années 1990, le principal moteur de la croissance de la population canadienne a été l'immigration.  Sans l'ajout de jeunes immigrants, le Canada sera confronté à une crise démographique croissante qui est déjà grave dans de nombreuses économies avancées qui manquent de stratégies d'immigration économique.  Avec un taux de travailleurs aux retraités en diminution, cette pression démographique pourrait, au fil du temps, rendre nos soins de santé et autres programmes sociaux inabordables, sapant notre qualité de vie.

 

Tant que le Canada conserve des fondamentaux économiques solides, attire les investissements des entreprises et augmente ses exportations, il y aura un argument solide pour l'immigration économique fondée sur le mérite.  En fait, la capacité du Canada à accueillir de nouveaux talents en tant que résidents permanents et citoyens est elle-même un avantage comparatif, stimulant l'investissement direct étranger et la formation d'entreprise au Canada.  Les entreprises mondiales sont attirées par l'ouverture et la stabilité du Canada.

 

De 2006 à 2016, la population du Canada a augmenté d'environ 3,5 millions, principalement en raison de l'immigration, en moyenne 265 000 par année au cours de cette décennie.  Des niveaux d'immigration allant jusqu'à 400 000 par année, si l'on concentre sur les jeunes immigrants ayant les compétences nécessaires pour réussir dans la nouvelle économie du Canada, pourrait augmenter la population de cinq millions de personnes par décennie, rendant notre population plus jeune et plus équilibrée démographiquement.  Sur cette trajectoire, le Canada aurait une population de 50 millions d'ici 2050.

 

Des niveaux d'immigration plus élevés ne peuvent être justifiés que si la prospérité du Canada est assurée par des taxes faibles, des taux d'investissement plus élevés, des inventions du secteur privé commercialisées et des exportations croissantes vers l'Asie, l'Europe et au-delà.  Il est inutile d'accueillir un grand nombre de nouveaux arrivants dans un pays où la création d'emplois stagne, les déficits et les niveaux d'endettement sont élevés et les nouvelles taxes entravent les nouveaux investissements et la réussite des petites entreprises.

 

L'immigration économique doit également être liée aux efforts continus pour s'assurer que les nouveaux arrivants entrent rapidement sur le marché du travail; recoivent une formation ciblée sur les langues et les compétences; s'installent avec succès dans les communautés qui sont prêtes à les accueillir; arrivent avec des offres d'emploi auprès des employeurs incapables de trouver le talent dont ils ont besoin au Canada; et ont qualifications reconnues au Canada avant la sélection. Nous sommes tous intéressés à ce que les nouveaux arrivants s'établissent rapidement, réussissent au travail et s'intègrent bien avec leurs familles dans la vie canadienne.

 

Lorsque le Canada a accepté l'immigration à un niveau égal à un pour cent ou plus de sa population (en 1974, 1967, 1966 et avant 1958), l'augmentation naturelle par an (le nombre de naissances vivantes moins décès) était de plus de 200 000 personnes.  Aujourd'hui, l'augmentation naturelle est de 140 000 et en diminution.  En un peu plus d'une décennie, il devrait être inférieur à 70 000.  Si nous voulons voir le Canada grandir, pour débloquer notre potentiel en tant que pays, nous avons besoin d'une immigration forte et réussie.  Pour être un nouveau Canada de l'esprit d'entreprise jeune, avec une forte croissance enracinée dans les industries existantes ainsi que la croissance des secteurs technologiques de la nouvelle économie, nous devons cibler les meilleurs talents mondiaux à une échelle sans précédent.

 

En tant que premier ministre d'un nouveau gouvernement Conservateur, je voudrais:

 

(i) veiller à ce que tous les programmes d'immigration économique, y compris le Programme des aides familaux, soient livrés dans le cadre d’Entrée express, avec une norme de traitement de trois mois;

 

(ii) faire de la Classe de l’expérience canadienne (ciblant les jeunes avec diplômes canadiens et / ou de l'expérience professionnelle canadienne) le plus grand programme économique, avec un minimum de 50 000 personnes par an;

 

(iii) exiger que toutes les provinces et tous les territoires exécutent leurs programmes de candidats provinciaux et territoriaux (PNP) par l'intermédiaire d’Entrée express;

 

(iv) lancer la Classe du talent global, un programme d'immigration économique ciblant les compétences et l'expérience en forte demande au Canada et dans d'autres économies avancées;

 

(v) recruter 1 000 investisseurs immigrants par année, sans obligation linguistique, exigeant une contribution d’un million de dollars chacun pour financer l’investissement d’un milliard de dollars par an au partenariat public-privé pour les services de garde (pour cinq ans);

 

(vi) fournir tous les services d'immigration en ligne, remplacer les visas autocollants par des visas de visiteurs électroniques, des permis de travail et d'étude avec une sécurité numérique anti-fraude, tout en respectant une norme de traitement mondiale de 48 heures pour les visas, y compris pour les touristes;

 

(vii) s'assurer qu'aucune évaluation d'impact sur le marché du travail n'est accordée lorsque les Canadiens sont disponibles pour faire le travail, mais traiter les évaluations dans les sept jours;

 

(viii) élargir le Programme des travailleurs saisonniers agricoles pour inclure les installations de transformation et emballage de viande, de transformation des produits de la mer et les entreprises de tourisme saisonnier, lorsque les Canadiens ne sont pas disponibles pour faire le travail;

 

(ix) mettre en œuvre une pleine mobilité de la main-d'œuvre, avec des permis de travail ouverts sur demande, pour les citoyens des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l'Australie, de Hong Kong, de l'Irlande, d'Israël, du Japon, de la Nouvelle-Zélande, de Singapour, de la Corée du Sud, de la Suisse et de d’autres membres de l’Union européenne, tout en assurant un bénéfice réciproque par une évaluation continue;

 

(x) doubler du nombre d'agents de l'Agence des services frontaliers du Canada qui servent à l'étranger, tout en rétablissant la filière de l'agent de contrôle de l'immigration, pour lutter contre la traite et le trafic d'êtres humains, le mariage forcé et la fraude conjugale, la fraude documentaire, le crime organisé, le trafic de stupéfiants et le terrorisme;

 

(xi) en consultation avec l'ensemble du secteur de l'éducation, cibler 400 000 nouveaux étudiants internationaux par année à partir de 2020, atteignant 500 000 en 2023;

 

(xii) obliger les immigrants économiques à avoir des titres de compétences reconnus au Canada avant qu'ils ne soient sélectionnés dans l'Entrée express;

 

(xiii) élargir l'orientation avant l'arrivée pour inclure toutes les catégories d'immigrants et se concentrer sur le système fiscal canadien, le Code criminel, les sanctions pour violence familiale ou la fraude, le statut et la protection des femmes, le droit, l'éthique et les codes de conduite sur le lieu de travail;

 

(xiv) concentrer le réseau de règlement sur la construction de réseaux avec les employeurs et les secteurs qui emploient des immigrants, ainsi que la formation linguistique et la planification du recrutement et du règlement avec les provinces, les territoires et les municipalités;

 

(xv) centraliser le traitement des immigrants au Canada afin de concentrer le réseau mondial des agents d'immigration sur le recrutement proactif des meilleurs étudiants, des entrepreneurs, des innovateurs mondiaux talentueux, des chercheurs et des investisseurs, en particulier pour les programmes d'investisseurs immigrants et la Classe du talent global, ainsi que sur la prévention de la fraude et la migration irrégulière;

 

(xvi) pour répondre aux besoins des communautés de langue française minoritaires à l'extérieur du Québec, assurer 5% (jusqu'à 20 000) d’immigrants francophones par année dans toutes les classes, soutenus par le Réseau francophone d'immigration partout au Canada;

 

(xvii) améliorer la collecte et la publication en temps opportun des statistiques de l'immigration, y compris concernant l'émigration des citoyens et des immigrants; et

 

(xviii) assurer un leadership canadien auprès des Nations unies, de la Banque mondiale et de l'Organisation de la coopération et du développement (OCDE) pour établir les meilleures pratiques mondiales en matière de sélection, d’établissement, d'intégration et de rétention des immigrants économiques et de leurs familles.

Alexandra Day